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«L'architecture du 20e siècle en Valais 1920-1975»
La fin du 19e siècle avait vécu la révolution de l’industrie, du paysage et de l’hôtellerie, le 20e amena celle du béton, de l’électricité et du tourisme. Endiguement du Rhône, arrivée du train, percement de tunnels, construction de barrages et de centrales, une conjonction de grands travaux présageait l’aube d’une ère inconnue et exaltante. Il est difficile de se représenter, à l’aune de notre époque, la portée sans commune mesure des changements de société intervenus et des possibilités de vie meilleure réalisées entre 1920 et 1975. Transformation fulgurante, passage d’une vie largement agricole à une économie de production et de services, de la Souste à la station terrienne de Brentjong, une même génération voyait ses mulets remplacés par les satellites de communication.
La construction des barrages, des installations et des usines hydroélectriques apportait travail et moyens de production supplémentaires. En vue des chantiers, des routes étaient tracées dans la montagne. Conséquence de l’amélioration des conditions de vie, l’augmentation rapide de la population valaisanne appelait la création de logements et d’infrastructures nouvelles. L’afflux des moyens financiers permit aux communes et au canton de répondre à ces défis, mais également de développer plus amplement les grands axes de communication. La foi en l’avenir ainsi qu’un esprit d’entreprise aiguisé faisaient naître de multiples initiatives.
Aujourd’hui, alors que nous portons de plus en plus d’intérêt au patrimoine industriel et hôtelier hérité du 19e siècle, la reconnaissance des ouvrages emblématiques que nous lègue le 20e siècle s’impose de jour en jour. Ces édifices, véritables monuments de notre histoire, méritent eux aussi respect, classement et protection. Connaître cet héritage pour pouvoir l’apprécier et enfin l’intégrer à notre patrimoine est l’objectif de cet ouvrage. Il constitue une prise de conscience préalable en vue de l’homologation formelle d’un inventaire. Il ne s’agit pas de tout figer, de tout conserver de manière immuable, mais bien au contraire, de faire connaître et vivre ces œuvres pour accroître notre culture commune. Elles sont aussi le ferment de nos racines et de notre identité. En elles nous puiserons les ressources qui nous aideront à apprivoiser les changements à venir, avec volonté, ingéniosité et courage, comme les générations précédentes ont su dompter ce pays libre et sauvage.